mardi 22 octobre 2013

Critique: Le Labyrinthe de Pan (2006)

Partons aujourd'hui pour l'Espagne Franquiste de 1944, avec une fable magnifique dirigée par Guillermo Del Torro.
Vous en doutez bien, c'est du Labyrinthe De Pan que vous parle aujourd'hui. Sorti en 2006, et acclamé par la critique ( présenté à Cannes la même année, et reparti avec 3 oscars...C'est du bon donc).



En 1944, la guerre d'Espagne est achevée depuis 5 ans, et l'Espagne est désormais sous la coupe de Franco. Les maquisards se terrent dans les montagnes pour échapper à la répression. la jeune Ofélia, une enfant rêveuse aimant les contes de fées, voyage avec sa mère Carmen, enceinte et de constitution fragique. Celle-ci est partie rejoindre son nouveau mari, le tyrannique et sanguinaire capitaine Vidal de l'armée Franquiste, qui a pour tâche d'éliminer la résistance des maquisards dans la région. La nuit de son arrivée, Ofélia est guidée par un étrange insecte qu'elle prend pour une fée, et découvre au coeur d'un labyrinthe voisin de sa nouvelle maison un faune inquiétant. Il lui révèle qu'elle serait la réincarnation de la princesse Moanna, du monde souterrain, et égarée sur Terre il y a bien longtemps.

Au casting on retrouve donc la jeune Ivana Baquero, l'incroyable Sergí Lopez, Alex "Le jour de la bête" Angulo, Doug "Hellboy" Jones ou encore Maribel "Tetro" Verdu. Un casting d'acteurs peu connus, porté par la prestation tout simplement excellente d'un Sergí Lopez à fond dans son rôle de tyran, et d'Ofélia, cette jeune fille très fantasque et curieuse (un peu trop pour son propre bien d'ailleurs). Deux personnages, et deux histoires différentes. 


Ofélia d'un côté s'enfonce peu à peu dans un univers fantastique, rencontrant d'abord le phasme-fé, puis le Faune, et d'autres créatures de plus en plus curieuses. On peut y retrouver une progression similaire à celle d'Alice au Pays des Merveilles, les premiers pas se faisant avec hésitation, pour aboutir à une fin plutôt...innatendue.


Le capitaine général Vidal lui s'enfonce aussi dans un univers, mais purement ancré dans la violence et la réalité. Les scènes de combat sont superbes, les blessures par arme à feu sont certainement les plus belles que j'ai vues depuis longtemps et la cruauté s'installe comme un monstre sous le lit. Sergí Lopez nous offre un personnage magnifique dans son uniforme impeccable , même sous une pluie battante, et les balles qui sifflent à ses oreilles. Cruel dans ses actes, il perd peu à peu son humanité, en contradiction avec Ofélia qui elle grandit grâce aux épreuves imposées par le Faune et finit par s'abandonner à la folie.
Les deux univers n'ont rien à voir, mais se mêlent pourtant au fur et à mesure du film, les couleurs chaudes du monde fantastiques venant réchauffer le monde réel, paré de bleu et de vert.

Le film est à la fois une poésie, un film d'horreur et un film sur la guerre d'Espagne (sujet très peu abordé), sans compter un film tourné comme un conte de fée. Ofélia rêve t-elle de ce qui lui arrive, ou est-ce la réalité ? Un questionnement qui trouble, mais qui n'est pas proposé dans les parties plus réalistes. Le doute plane tout du long, porté par la bande-son du film. Cette dernière est d'ailleurs très légère, et accompagne l'action sans s'imposer, comme un murmure.

La fin  est une apocalypse maitrisée, où les chemins pris par les personnages se croisent, et tout se termine à l'image du film : brutalement et violement. Mais la fin n'en est pas une pour un des deux :D

Note: 18/20

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire