mercredi 15 janvier 2014

Critique/Avis: Dôme volume 1 et 2 (Livre)


Aujourd'hui, nous parlons épouvante et littérature, avec un des maîtres du genre, j'ai nommé Stephen King.

Comme souvent, ses histoires se centrent sur des personnes banales en apparence, dans des petites villes des Etats-Unis. Son talent est de faire ressortir le pire de ses personnages, souvent suite à un évènement inhabituel (extra-terrestres, religieux...bref quelque chose d'inexplicable). On assiste alors à des comportements qui n'arriveraient jamais dans la "vraie" vie.



C'est d'ailleurs King qui, dans une vieille interview, avait expliqué ses choix d'écriture concernant l'épouvante:
"Les monstres comme Frankenstein ou la créature du Marais n'effraient plus, car pour l'homme du XXIe siècle, c'est lui-même qui est capable du pire, seulement caché au fond de lui".
On s'en rend compte en lisant certaines de ses oeuvres. Bien souvent, sur fond d'invasion extra-terrestre, on assiste aux choix des personnages, certains les éloignant de la raison, d'autres cherchant à s'agripper à cette humanité si précieuse. De là partent les conflits, dirigés par des puissances étranges, mais toujours d'individu à individu (j'ai en tête les TommyKnockers, Simetierre, Misery, Désolation/Les Régulateurs...).
Stephen King aime aussi la vue d'une situation via de multiples points de vue. L'histoire est donc plus nuancée, car tout n'est pas noir ou blanc, les personnages agissent selon leur caractère, leurs expériences... De ce fait la narration est, à mon sens, plus réelle, et on s'investit plus dans la lecture.

Dans le cas de Dôme, nous sommes dans la petite ville de Chester Mill, dans le Maine. Un beau jour, un Dôme d'énergie recouvre la ville, la coupant du reste du monde. Impénétrable, ce Dôme change la vie des habitants, car nul ne sait s'il disparaîtra. Même l'armée semble impuissante à ouvrir un passage, alors que les ressources diminuent peu à peu.
Jim Rennie, premier adjoint du maire, y voit lui une opportunité. Prendre enfin le contrôle de la ville est enfin à sa portée, il installe un nouvel ordre social régi par la terreur.
Cependant, tous les habitants ne se laissent pas faire et une opposition se forme autour de Dale Barbara, un vétéran d'Irak, nouvel arrivant en ville...

Ce livre ne traite pas de choses fantastiques ou surnaturelles. Enfin si, dans les grandes lignes, c'est ce Dôme qui lance les hostilités. Tout va très vite et passées les premières frayeurs et les interrogations, voilà que ce foutu Jim Rennie s'organise pour prendre le pouvoir exécutif en main, prenant le contrôle de la police, et faisant nommer des adjoints pas trop qualifiés, mais qu'il a sous sa botte. Les habitants ne peuvent donc que se soumettre, car il arrive des bricoles à ceux qui l'ouvrent, bizarrement. C'est sans compter son fils, Junior, qui est un peu un psychopathe en herbe, pour qui le Dôme est le moment parfait pour s'exéecer à tuer.

De son côté Dale Barbara reprend vite ses esprits, et étant le seul contact de l'armée sous le Dôme reprend du service...enfin si Jim Rennie ne se met pas dans ses pattes.

C'est donc, malgré cet étrange Dôme qui surgit de nulle part, un combat entre deux hommes, l'un cherchant à asseoir son autorité par la terreur et la manipulation, l'autre essayant de rester droit face à son adversaire. L'mpunité provoquée par le Dôme permet donc à nombre de personnages de se laisser aller au meurtre, au viol... Un parallèle fait avec les Jeunnes Hitlériennes assez fréquemment dans le livre d'ailleurs. On assiste à l'installation d'un mal, déjà présent mais en veille. Et il arrive, se pose sur le trône sans que personne ne bouge.  Le livre devient assez dérangeant quand on comprend à quel point Jim Rennie va aller pour rester sur ce trône, et pousser le vice jusqu'à se condamner tout seul.

Une petite différence avec les autres romans du King cependant, Barbara n'est pas un chevalier qui va lutter contre le mal. Il essaie de limiter les dégâts, mais ne peut se permettre une lutte ouverte avec Rennie. Il encaissera les coups (littéralement) sans broncher mais jouera dans les règles, contrairement à son adversaire. Cette injustice gratuite et violente vous fera serrer les dents plusieurs fois, mais c'est là tout le talent de Stephen King: sortir d'histoires étranges des récits puissants et humainement logiques.

Note: 17/20

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